Rencontre littéraire avec Frédéric Boyer, suivie d’une lecture à deux voix avec Pierre Baux
Le souci de la terre
Pierre Baux et Frédéric Boyer © Wiktoria Bosc
Événement
terminé
CHF 10.-, sur réservation
Quelles beautés, quelles sagesses, quels secrets, le long poème de Virgile, les Géorgiques, écrit il y deux millénaires, a-t-il à nous insuffler aujourd’hui ? L’écrivain et éminent (re)traducteur Frédéric Boyer répond en proposant une nouvelle traduction, intitulée Le souci de la terre, qui s’offre comme une vivifiante relecture des deux mille vers virgiliens. Il inscrit ainsi ce travail dans le sillage de celui entrepris depuis une vingtaine d’années de retraduction de textes anciens, de saint Augustin à Shakespeare, de la Bible à la Chanson de Roland et au Kâmasûtra.
« Poème du monde, des plus petites choses aux plus vastes », le chant de Virgile ambitionne de traiter des arts agrestes, la res rusticæ, qui va aussi s’entendre comme soin de la nature. Chemin faisant, la contemplation émerveillée du défilé des saisons, des champs et des vignes, des bêtes et des végétaux, des techniques de culture, d’élevage et d’apiculture, s’entrelace de considérations sur la fragilité de la terre et sur l’humaine condition. Poésie et philosophie se mêlent pour résonner vivement dans l’espace de nos préoccupations contemporaines.
C’est encore la pensée de la fin des êtres et la fuite du temps qui affleurent des vers virgiliens sous la plume de Frédéric Boyer, faisant écho à d’autres de ses textes personnels récents sur les disparitions brutales de proches, dont Là où le cœur attend (2017) et Peut-être pas immortelle (2018) parus chez P.O.L.
La rencontre se poursuit avec une lecture à deux voix, par Frédéric Boyer et le comédien Pierre Baux, pour donner à entendre depuis les livres la beauté et les mystères d’être sur terre.
Biographies
Frédéric Boyer, ancien élève de l’École normale supérieure, est écrivain, traducteur et éditeur. Il travaille tant à son œuvre personnelle, se déployant dans tous les genres, romans, poèmes et essais, qu’à la retraduction de textes anciens. Parmi ses titres parus aux éditions P.O.L depuis Des choses idiotes et douces (1993, Prix du Livre Inter), comptent Dans ma prairie (2014), Là où le cœur attend (2017), Peut-être pas immortelle (2018) et tout récemment Sous l’éclat des flèches aux éditions Bayard. Il a également dirigé le chantier de la Nouvelle Traduction de la Bible, avec de nombreux écrivains contemporains, parue en 2001 chez Bayard.
Pierre Baux est d’abord comédien : il travaille au théâtre sous la direction de Jean Danet, Jeanne Champagne, Éric Vigner, Slimane Benaïssa ou Jacques Rebotier, et au cinéma devant les caméras de Philippe Garrel, Cédric Kahn, Philippe Faucon… En tant que metteur en scène, il développe ses projets au sein de la compagnie IRAKLI, créée en 2000, dont Comment une figue de paroles et pourquoi de Francis Ponge ou Passage des heures de Fernando Pessoa. Collaborant régulièrement avec des musiciens, il propose des créations texte-musique, notamment avec Vincent Courtois autour de l’œuvre de Frédéric Boyer ainsi que de celle de Raymond Carver.
Modération
Raphaëlle Rérolle, journaliste au Monde