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Paco Ibáñez chante
García Lorca… et les plus grands poètes de langue espagnole

Samedi 10 juin 2017, 19h00
Paco Ibáñez chante

© Fondation Jan Michalski, Wiktoria Bosc

Événement
terminé

Entrée

CHF 20.- (plein tarif), CHF 15.- (retraités, chômeurs, AI), CHF 10.- (étudiants), sur réservation

Biographie

Né en 1934, fils d’un républicain espagnol exilé, le chanteur et musicien Paco Ibáñez a, tout au long de sa vie et de sa carrière artistique résolument engagée, porté haut les valeurs libertaires. Dès les années 1960, il chante les plus grands poètes de langue espagnole, dont Federico García Lorca dans un premier album réalisé à Paris en 1964. À leurs mots flamboyants, il accroche sa voix et ses notes flamboyantes. Devenu une icône de la lutte pour l’émancipation individuelle et sociale, internationaliste et ambassadeur de la poésie dans le monde, Paco Ibáñez offre un concert en forme d’invitation à l’amour, à la liberté et à la dignité.

L'album

Paris 1956. La photo d’une femme andalouse vêtue de noir inspire à Paco Ibáñez sa première chanson sur le poème « La plus belle fille » de Luis de Góngora. Les poèmes de Góngora sont suivis d’autres de García Lorca. Sur des textes de ces deux poètes, Paco Ibáñez réalise son premier album à Paris en 1964.

Une amie de Paco Ibáñez et de Pierre Pascal avait porté à Salvador Dalí, à Cadaqués, une maquette du disque avec quelques chansons de Lorca et de Góngora. Lorsque Dalí l’écoute, il demande à connaître « le garçon » qui a fait ce disque. Il rencontre alors Paco Ibáñez à Paris, et à cette occasion lui vient l’idée de réaliser le dessin de la pochette : « On peut dire que j’ai créé l’image de cette chanson, « Canción de jinete », avec une seule tache d’encre… J’ai pris de l’encre de Chine et je me suis dit : je signe cette chose de Lorca de son sang et du mien. Cette éclaboussure est une éclaboussure de sang. J’ai signé le disque d’Ibáñez avec du sang, à la manière espagnole. »

Une relation étroite s’instaure ainsi, non seulement entre Paco et le monde de la poésie et de la littérature en général, mais aussi entre Paco et le monde des arts plastiques.

La fête pour la présentation du disque a lieu à la Foire du Trône de Paris. Dalí déclare : « La Foire du Trône est le lieu approprié et essentiellement antitragique pour fêter la mémoire la plus tragique de l’Espagne : celle de la poésie de Federico García Lorca, chantée avec la musique la plus adéquate, qui aurait enchanté García Lorca, avec la plus espagnole de toutes les voix, celle de mon ami Ibáñez… »

Le romancier et dramaturge Henri-François Rey commente quant à lui : « Et alors tout devient clair. Góngora est cousin de Lorca et ce cousinage secret devient évident grâce à Paco Ibáñez. Il a reconstitué avec ses doigts, avec ses notes, le chemin qui les unit. Je veux dire le chemin de la rigueur, la vraie, le chemin de la mort et de l’amour… Et Lorca chantait l’amour et la mort. C’était ses oiseaux familiers et tous les matins il les écoutait chanter dans son jardin de Granada. Et Góngora aussi connaissait le ton juste pour chanter les cercueils qui fleurissent et les fiancées mortes d’amour. Il fallait les doigts exacts de Paco Ibáñez et sa rigueur pour mettre en musique, comme on dit mettre en condition, les lamentos de Lorca et de Góngora. Il fallait d’abord avoir le sens du silence et ensuite celui de la note qui éclate dans le silence. Il fallait avoir l’amour de l’amour pour accrocher à ces mots flamboyants ces notes flamboyantes. L’amour comme la mort exige une certaine musique. Rares sont ceux qui la dépistent, la débusquent et la traquent, et finalement la domptent. Ils sont marqués, par une grâce, par un don, par un signe. Paco Ibáñez est de ceux-là. »

  • Voix et guitare Paco Ibáñez

  • Espace scénique Frederic Amat

  • Son Carlos Parra