Rencontre littéraire avec Boualem Sansal
2084 : la fin du monde
© Fondation Jan Michalski, Wiktoria Bosc
Événement
terminé
Français
CHF 10.-, sur réservation
Le dernier roman de Boualem Sansal 2084 : la fin du monde (2015, Grand Prix du roman de l’Académie française) s’inscrit sous l’égide de 1984 de George Orwell pour imaginer une nouvelle société en proie au totalitarisme religieux, l’Abistan, où évoluent des êtres humains asservis, privés de mémoire, de libre-arbitre et de liberté. Le Big Brother de Boualem Sansal se nomme Abi, délégué sur terre du dieu unique Yölah que tous doivent adorer et servir en maître absolu. Sa surveillance est omniprésente, sa gouvernance omnipotente et son système répressif terrifiant. La religion a lavé les cerveaux, aussi efficacement qu’une dictature politique. Et pourtant, quand Ati, un des rares esprits curieux parmi ses concitoyens, entend parler d’une « Frontière », possible limite à ce monde totalitaire, commence une enquête périlleuse sur les traces d’insoumis à l’emprise religieuse, une quête de « l’Avant » et de « l’Ailleurs ».
Dans 2084, Boualem Sansal dépeint avec noirceur, brio et mordant les rouages du despotisme, sans dissimuler une vision de l’islam radical comme nouveau totalitarisme : comment l’effacement de l’histoire assure une soumission pérenne des peuples, et comment l’imposition d’une « novlangue » simplifiée, aseptisée, empêche les esprits de penser en dehors de la doxa.
Sous la fable d’anticipation, vibre la force de la mise en garde contre l’ignorance et l’oubli…
Biographie
Né en 1949, ingénieur et économiste de formation, Boualem Sansal est un écrivain algérien d’expression française, vivant à Boumerdès, près d’Alger. Ses nombreux romans et essais lui ont valu autant de reconnaissances internationales – dont le prestigieux Prix de la Paix des Libraires allemands – que d’opprobres dans son pays. Limogé en 2003 de son poste de direction au ministère de l’Industrie, censuré par le régime de Bouteflika, Boualem Sansal n’en poursuit pas moins son œuvre d’irréductible critique des dérives du système politique algérien et, au-delà des frontières, de vigile de l’esprit démocratique. Comptent parmi ses titres principaux Le serment des barbares (1999, Prix du Premier roman et Prix Tropiques), L’enfant fou de l’arbre creux (2000), Dis-moi le paradis (2003), Poste restante Alger, Lettre de colère et d’espoir à mes compatriotes (2006), Le village de l’Allemand (2008, Grand Prix de la Francophonie), Rue Darwin (2011, Prix du Roman arabe).
Modération
Pascal Schouwey
Partenariat
Rencontres internationales de Genève – 49e session du 26 au 29 septembre 2016 – FICTIONS. Penser le monde par la littérature.