Jeudi en résidence avec Tomasz Swoboda
Raymond Roussel : la vie, le « procédé », et le peu qu’il en résulte pour un traducteur
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Événement
terminé
Événement en français
Gratuit, sur réservation
Chaque premier jeudi du mois, de 19h à 20h, un·e écrivain·e en résidence vous ouvre une fenêtre sur son travail, ses univers et ses motifs, selon une forme libre d’intervention. Une heure en carte blanche à partager, suivie d’un apéritif.
Écrivain, poète et dramaturge né en 1877, également riche rentier fantasque, voyageur et inventeur à ses heures perdues, Raymond Roussel est une personnalité excentrique du Paris culturel des années 1900, qui consacra sa vie et sa fortune à chasser une inaccessible gloire. Décrié par la critique de son temps, boudé par le public, il est contraint de publier à compte d’auteur sans pourtant jamais cesser d’écrire : La doublure (1897), La vue (1903), Impressions d’Afrique (1909) ou encore Locus solus (1914) paraissent aux éditions Alphonse Lemerre. Ce n’est qu’après sa mort, due à un excès de médicaments, en 1933 à Palerme, que son œuvre s’impose comme une référence, influençant sensiblement les Surréalistes ainsi que les courants artistiques et intellectuels de la suite du XXe siècle, et jusqu’à aujourd’hui.
Quiconque essaie à présent de parler de Raymond Roussel se voit obligé·e de recourir à sa légende, composée de son immense richesse, de ses voyages et de ses manies étranges, ainsi qu’à son fameux « procédé » d’écriture, à savoir un système linguistique complexe, et dévoilé seulement après son décès (Comment j’ai écrit certains de mes livres, Alphonse Lemerre, 1935), à l’aide duquel il rédigea la plupart de ses ouvrages.
Cependant, si la figure « Roussel », telle qu’elle fonctionne dans l’histoire de la littérature, est constituée surtout de ces deux éléments, leurs conséquences pour un traducteur sont presque inexistantes. En effet, devant l’impossibilité pratique de traduire le « procédé » et ses effets, il faut se poser la question : comment, malgré tout, rendre cette légende et ce procédé présents dans le texte final ?
Une visite commentée de l’exposition Yves Debraine : Portraits d’écrivain·es précédera cette carte blanche.
Biographie
Essayiste et traducteur polonophone et francophone, Tomasz Swoboda est professeur à l’Université de Gdansk. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et articles consacrés à l’art et à la littérature tels que Raconter, un acte culturellement marqué (avec Jean-Louis Tilleuil, Academia, 2023) ou Processus créateur et voies négatives (avec Lydie Parisse, Lettres Modernes Minard, 2024). Il a également traduit en polonais des œuvres de nombreux·ses auteur·rices tels que Michel Leiris (Mowa słowa, PIW, 2018) ou Marcel Proust (Sodoma i Gomora, Officyna, 2022 ; Uwięziona, Officyna, 2024). En 2022, il est lauréat du programme de soutien à la littérature Boy-Żeleński.
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