Rencontre littéraire avec Javier Cercas

Né en 1962 en Estrémadure, Javier Cercas est écrivain, traducteur et enseigne la littérature à l’Université de Gérone. Son œuvre, de renommée internationale, se compose de romans, de recueils de chroniques et de récits traduits dans une trentaine de langues et couronnés de nombreux prix. Ses traductions en français ont paru chez Actes Sud.

Depuis Les soldats de Salamine (2002), À petites foulées (2004), À la vitesse de la lumière (2006), Anatomie d’un instant (2010, Livre de l’année 2009 du quotidien El País), Les lois de la frontière (2014, Prix Méditerranée étranger), L’imposteur (2015), Le mobile (2016) et Le point aveugle (2016), les textes de Javier Cercas questionnent avec brio l’histoire, la mémoire collective et personnelle, les faux-semblants et les non-dits, et les fonctions de la littérature.

Son dernier livre, Le monarque des ombres, ouvre le tiroir noir de son histoire familiale, investiguant sur celui qui incarne un lourd tabou : Manuel Mena, son grand-oncle paternel, jeune franquiste mort au combat à 19 ans lors de la guerre civile espagnole, tombé du « mauvais » côté de l’histoire. Après avoir longtemps refusé de raconter cet épisode, Javier Cercas offre un roman-enquête saisissant sur les mécaniques des aveuglements idéologiques, sans jugement ni affabulation mais dans une volonté de comprendre et de décontaminer le présent des troubles passés. C’est en cela que Le monarque des ombres porte haut le rôle de l’écrivain.

Lisbeth Koutchoumoff, responsable des pages Livres du Temps