H.D.
Hélène en Égypte
Née en 1886 en Pennsylvanie dans une famille d’origine morave, la poétesse Hilda Doolittle (plus connue sous ses initiales non-genrées H.D.) aura pour compagnons universitaires William Carlos Williams et Marianne Moore. Elle sera aussi l’amante d’Ezra Pound. Ses premiers poèmes s’inscrivent dans le courant imagiste avec une forte inspiration helléniste – fruit de ses études de grec ancien. Serge Fauchereau dans sa Lecture de la poésie américaine (Somogy, 1998, catalogue) note à ce propos : « Elle élabora toute une mystique culminant dans des séquences de poèmes qu’elle écrivit durant et après la dernière guerre mondiale, mélange de christianisme, de panthéisme, de paganisme où interviennent aussi bien l’alchimie que les mythologies ». Comme de nombreux·ses écrivain·es américain·es de l’entre-deux-guerres, elle partira vers l’Europe. C’est à Paris que H.D. et Annie Winifred Ellermann s’éprennent l’une de l’autre et partent ensemble vers la Suisse avec le mari de cette dernière, le cinéaste Kenneth MacPherson.Dès juillet 1927, ce ménage à trois qui se fait appeler le groupe Pool lance une revue consacrée au cinéma : Close up. C’est la première revue de l’histoire qui envisage le cinéma comme un art. La revue ne se cantonne pas seulement à écrire sur les films faits à la marge mais passe aussi au crible les sorties hollywoodiennes. Close-up sera éditée jusqu’en décembre 1933.
H.D. suivra dans le courant des années 1930 une psychanalyse avec Sigmund Freud et témoignera notamment de cette expérience dans Tribute to Freud (Carcanet, 1985, catalogue). Ses grandes œuvres sont Trilogie (J. Corti, 2011, catalogue) et Hélène en Égypte (J. Corti, 2022). Elle meurt d’une crise cardiaque en 1961 à Zurich.
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