Nizâr Qabbânî
« Ma vie avec la poésie » suivi de « Notes dans le cahier de la défaite »
Tant de poètes·ses arabes restent méconnu·es en Occident faute de traducteur·rices et d’éditeur·rices pour diffuser leurs œuvres. Saluons donc la parution de quelques ouvrages qui viennent combler ce manque. Car l’on entend souvent parler du monde arabe de nos jours, mais peu de ce qui a fait et continue de faire une de ses principales richesses : la poésie. Il est difficile pour nous d’imaginer qu’une nation puisse encore trouver subsistance dans les paroles d’un·e poète·sse, et que certains vers puissent aujourd’hui encore soulever les foules, brûler sur les lèvres de toutes les générations. Dans un très beau texte devenu récemment (bien que partiellement) accessible en français, le poète syrien Nizar Qabbani (1923-1998) écrit :
« J’appartiens à une nation qui respire la poésie, qui s’en revêt et s’en pare la chevelure. Chez nous, tous les nouveau-nés trouvent dans leur lait de la crème de poésie ; tous les garçons écrivent leur première lettre d’amour en vers ; tous les morts reposent sous une plaque de marbre gravée d’une rime.
Que l’être humain soit poète dans le monde arabe ne tient pas du miracle ; le miracle serait qu’il ne le fût pas…
Nous sommes assiégés par la poésie, pris de force par elle, tout comme la terre d’Égypte est grosse de son coton, que celle de Syrie produit le blé et celle d’Iraq les dattes.
Nous sommes voués à la poésie, comme la Hollande l’est à la mer, comme les cimes de l’Himalaya le sont aux neiges. »
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