Antonio Saura
Antonio Saura par lui-même
Le peintre espagnol Antonio Saura entretint toute sa vie des rapports étroits avec la littérature, écrivant lui-même au sujet de sa peinture et illustrant plusieurs monuments littéraires dont le Don Quichotte de Cervantes (Galaxia Gutenberg, 2001, catalogue), le Journal de Kafka (Manus Presse, 1988) et 1984 de George Orwell (Georg, 2019, catalogue). En évoquant les illustrations qu’il réalisa pour ce dernier roman, Antonio Saura écrira : « Les illustrations de 1984, de George Orwell, furent réalisées pour commémorer, à la date qu’annonçait le titre de l’ouvrage, l’accomplissement de sa prophétie. Elles présentent un décor emphatisé en vue d’actualiser métaphoriquement une satire qui s’est avérée prémonitoire, encore qu’elle ait été dépassée par les événements. »Dix ans plus tard, Antonio Saura entreprit la série Nulla dies sine linea (P. Cramer, 1999, catalogue) : du 1er janvier au 31 décembre 1994, l’artiste réalisa un dessin par jour inspiré par une coupure de presse et c’est encore le roman d’Orwell qu’il évoquera pour signifier que la réalité aura dépassé la fiction : « Dix ans après la date à laquelle Orwell a situé son célèbre roman 1984, il m’a semblé intéressant de montrer notre réalité non seulement en hommage à la lucidité dont il a fait preuve dans son ouvrage, terriblement prémonitoire, mais aussi pour pouvoir comparer celui-ci avec le monde dans lequel nous vivons. Musée de l’homme : après avoir lu des centaines de journaux et de périodiques, après avoir consacré une année entière à la dissection de son déroulement, j’ai pu constater – mes dessins en sont le fidèle témoignage – qu’Orwell et l’horreur qu’il a imaginée sont loin d’atteindre le niveau auquel nous sommes réellement parvenus aujourd’hui. »
Related
Journal mexicain (1923-1926)
Le laboratoire de fermentation
Rêves impossibles
365 : l’almanach manifeste
Ces soleils
Pleasure gardens: blackouts and the logic of crisis in Kashmir
L’absence est une femme aux cheveux noirs
Encore une fois
The capture of Krao Farini
Une saison en enfer
Jean-Luc Godard
Lettres & poèmes à Gabriële