BIBLIOTOPIA 2021 | Rencontre croisée Sacha Filipenko et Maxime Ossipov (FR traduction)
Chroniques de la société post-soviétique
Sacha Filipenko est un écrivain et journaliste biélorusse d’expression russe, né en 1984 à Minsk, diplômé de la faculté des arts de l’Université de Saint-Pétersbourg. Travaillant notamment pour des revues littéraires, il a également cinq romans à son actif ; deux d’entre eux ont été publiés en français aux Éditions des Syrtes : « Croix rouges » (2018), qui interroge la mémoire du régime communiste, et « La traque » (2020), récit virtuose d’une chasse à l’homme dans les méandres de la corruption russe, qui s’inspire des événements de la Place Balotnaya à Moscou, où, en 2012, des manifestants s’étaient opposés à la réélection de Vladimir Poutine. Ces fictions dépeignent la violence dans la Russie soviétique et post-soviétique, les rouages de la terreur et les marques sur les êtres qui y ont été confrontés. Sacha Filipenko est lauréat de nombreux prix littéraires, dont le Prix russe 2014, le Prix de la revue « Znamya » 2014, ainsi que le Prix de littérature du magazine SNOB, et a été sélectionné pour des prix prestigieux tels que le Bolchaïa Kniga ou le Booker russe. Ses textes ont été traduits dans une dizaine de langues.
Maxime Ossipov, né en 1963 à Moscou, est à la fois cardiologue, militant social et écrivain russe. À la suite de ses études de médecine, il travaille pendant une année à l’Université de Californie, avant de revenir dans la capitale russe. Il fonde, en 1994, une maison d’édition dédiée à la traduction en russe d’ouvrages scientifiques. En 2005, il retourne à la pratique médicale et s’établit à Taroussa, ville d’origine de son grand-père, où il engage un long combat pour la survie de l’hôpital local. Publiées en français aux Éditions Verdier, les nouvelles de ses recueils « Ma province » (2011), « Histoires d’un médecin russe » (2014, sélection du Prix Médicis littérature étrangère) et « Après l’Éternité » (2018) offrent une constellation de portraits d’une Russie provinciale, laissée-pour-compte, en proie aux bouleversements post-soviétiques. Son regard acéré sur l’histoire contemporaine de son pays laisse affleurer une lumineuse compassion derrière la brutalité du réel et les désillusions. Ses œuvres sont traduites en une vingtaine de langues et ont reçu de nombreuses récompenses, dont le Prix de la revue Znamya, le Prix Iouri Kazakov et le Prix Bounine.
Fondation Jan Michalski, le 5 juin 2021